1ères Rencontres de l'AFDEC

Présentation générale

L’Association francophone d’études caribéennes (AFDEC) a été officiellement lancée le 19 janvier 2018 à Sciences Po Bordeaux. Sa vocation est de créer un espace d’échanges entre les chercheurs travaillant sur la Caraïbe et de promouvoir et structurer la recherche caribéaniste francophone. Le comité d’organisation des 1ères Rencontres de l’AFDEC a le plaisir de vous inviter à participer à cet événement scientifique, organisé cette année autour du thème suivant : « Ruptures et continuités : (Re)penser lespace caribéen ».

 

Cadre théorique

À bien des égards, la Caraïbe évoque dans les représentations collectives une certaine idée d’unité. Outre leur proximité géographique, les sociétés caribéennes partagent en effet une trajectoire socio-historique commune forgée par l’expérience esclavagiste et l’ordre social issu du système de la plantation. Cette approche présente l’avantage de mettre en lumière les dynamiques communes qui parcourent l’espace caribéen : l’absence « d’arrière-pays culturel » et la prégnance de l’héritage colonial, mais aussi l’existence d’espaces de contestation des mécanismes de pouvoir imposés par le colonisateur. Ces contradictions se donnent à voir dans l’existence de rapports de pouvoir conflictuels qui s’expriment tant sur le plan social, culturel que politique, et favorisent le développement de cultures « créolisées » caractérisées par un syncrétisme constamment renouvelé.

Cette proximité des expériences ne saurait toutefois occulter la pluralité des contextes que recouvre l’appellation « Caraïbe ». En dépit d’une matrice sociale partagée, l’espace régional s’avère fragmenté, tant sur le plan géographique (situation insulaire ou continentale), historique (diversité des héritages coloniaux) et statutaire (territoires indépendants et non-indépendants). Les modalités de configuration du politique, des antagonismes sociaux et des identités locales peuvent également différer de manière significative selon les sociétés en présence.

L’objectif des 1ères Rencontres de l’AFDEC est d’organiser un lieu d’échanges et de réflexions scientifiques autour de cette tension entre, d'un côté, les logiques syncrétiques et les modes de sociabilité issus de cette expérience socio-historique en partage et, d’un autre côté, les forces centrifuges locales et internationales qui participent au morcellement de l’espace caribéen.

Les discussions autour de cette problématique générale s’articuleront autour de trois axes principaux.

 

Axe 1. Identités et Inégalités

Ce premier axe vise à mettre en exergue les modes différenciés de production et d’expression des registres d’appartenance dans la Caraïbe. Les tensions identitaires qu’on y observe s’articulent étroitement d’une part à de fortes inégalités socio-économiques, et d’autre part à la reconduction des clivages socio-raciaux institués sous le système esclavagiste. Par ailleurs, ces conflictualités s’enchevêtrent avec d’autres marqueurs sociaux tels que le genre, l’âge, l’orientation sexuelle ou encore l’identité partisane. Si les modes d’être observables dans la Caraïbe ont partie liée avec les inégalités forgées dans la société de plantation, s’expriment-ils pour autant de la même manière dans tous les contextes et à toutes les époques ? Au-delà d’une proximité des structures de pouvoir, investir les dynamiques contextualisées des antagonismes sociaux peut aider à mieux saisir les institutions, interactions, rapports de domination et politiques qui contribuent, de manière variable et historiquement située, à maintenir et/ou à remodeler les répertoires identitaires exprimés dans les sociétés caribéennes.

 

Axe 2. Frontières et Territoires

La Caraïbe est généralement présentée comme un espace d’échanges, de syncrétisme et de brassage des populations. Si l’histoire de l’archipel a bien été façonnée par les migrations - en premier lieu celle, forcée, du système de la traite - de nature intra et inter-régionales, la Caraïbe ne constitue pas pour autant un espace ouvert où la circulation des populations se déroule sans entraves. La colonisation est en effet allée de pair avec l’instauration de frontières entre les îles, dont les tracés ont varié au fil de l’histoire et des intérêts des puissances extérieures. L’établissement de ces séparations a eu deux conséquences principales : d’une part la constitution d’aires socio-linguistiques distinctes, et d’autre part un rapport polysémique à l’espace - terrestre et marin - tel qu’il a été dessiné par le colonisateur. Par ailleurs, ces logiques de fragmentation ont suscité diverses tentatives de dépassement au cours de l’histoire, telles que la constitution de mouvements transnationaux, les franchissements illégaux des frontières ou, plus récemment, la mise en place de processus d’intégration régionale. Ce second axe a pour objectif d’opérer un retour critique sur les conditions de fabrication des frontières dans la Caraïbe, et le rapport au territoire qui en découle.

 

Axe 3. « Hors thème »

Les propositions de présentations « hors thème », qui seront sélectionnées sous réserve de thématiques correspondantes avec d’autres propositions, sont également possibles. Les travaux se basant sur une approche comparatiste et/ou pluridisciplinaire sont particulièrement bienvenus.

 


 

   

Organisation

 

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